29 juin 2006

Stacy et Nathalie : le gouvernement retient son souffle


Attendre, avec anxiété les résultats de l’enquête. Les ministres du gouvernement fédéral sont ce vendredi dans la même situation que le citoyen lambda : que s’est il passé à Liège ? Qui est l’assassin de Stacy et Nathalie, et a-t-il agit seul ? De la réponse à ces questions dépend la tournure que prendra le débat politique dans les prochains jours. Si la culpabilité d’Ait Oud, aujourd’hui considéré comme suspect numéro 1, était établie, tous les membres du gouvernement savent pertinemment que le débat se focalisera sur les conditions de sa libération définitive (estimé « responsable de ses actes » par les psychiatres alors que son état psychique lui avait au contraire permis dans un premier temps d’échapper à une condamnation) et sur la loi de défense sociale. Le cas semble assez rare (seuls 6 internés auraient bénéficié d’une décision semblable ces 25 dernières années affirme-t-on au cabinet de la ministre de la justice), mais il pourrait être difficile à défendre devant l’opinion publique : pourquoi aucun suivi n’est-il prévu pour les internés « libérés définitifs » ? Le gouvernement pourra avancer qu’une réforme de la loi de défense sociale est à l’étude. Un premier rapport sur la question date même de la législature précédente (rédigé par la commission Vandemeulebroeke, remis en avril 2001). En mars 2004 le gouvernement marquait son accord pour augmenter la capacité du centre de Paifve et créer un centre similaire en Flandre. En juillet 2004 un autre groupe de travail était mis sur pied (présidé par le professeur Cosyn) et une proposition de loi en préparation prévoit bien d’imposer un suivi à tous les patients « libérés » après un séjour dans ce type d’établissement.
Dans un contexte passionnel, l'explication devra être soigneusement pensée.
La majorité risque en outre de se montrer divisée sur des mesures additionnelles que pourraient pousser les libéraux. L’idée de peines « incompressibles » (même si l’appellation peut être « adoucie » ) est ainsi officiellement soutenue par le MR et le VLD mais rebute le PS. Plusieurs parlementaires, dans l’opposition comme dans la majorité, pourraient également demander des mesures particulières contre les délinquants sexuels. La ministre de la justice, Laurette Onkelinx, avancera sans doute avec une grande prudence.

Minute de silence, absences et grimaces


Le parlement aura observé aujourd’hui deux minutes de silence (l’une à la chambre, l’autre au sénat) en hommage à Nathalie et Stacy. Dans une ambiance de recueillement digne et unanime, mais perturbée par deux couacs. A la chambre on aura noté l’absence de Joëlle Milquet, présidente du CDH, arrivée en retard. Dans les couloirs du parlement les mines allongées de l’équipe qui l’accompagnait laissait présager un débriefing sévère. Au sénat, c’est carrément tout le groupe socialiste qui manquait à l’appel. Renseignement pris il paraît que la présidente (pour rappel Anne-Marie Lizin, membre du PS) aurait oublié de prévenir ses camarades… Faut –il croire qu’aucun socialiste n’assistait à la conférence des présidents quand l’emploi du temps de l’après midi fût fixé ?

Le parlement laisse Reynders sans voix

C'était ce mercredi au parlement. La chambre examine la volumineuse loi programme. En début de séance seul le secrétaire d’état aux finances Hervé Jamar (MR) est présent (c’est l’une des tâches ingrates confiées régulièrement aux secrétaires d’état : représenter le gouvernement devant les parlementaires quand les ministres estiment avoir mieux à faire). Grosse colère de l’opposition CD&V qui réclame qu’au moins 3 ministres soient dans l’hémicycle. Patrick Dawael (VLD) et Rudy Demotte (PS) arrivent. Didier Reynders les rejoint vers 16 heures. Le ministre des finances attend sagement sur son banc gouvernemental que ses collègues expliquent aux députés les tenants et les aboutissants des chapitres les concernant. Quand son tour arrive… il s’avère qu’aucun parlementaire n’a de questions sur les aspects « finances » de la loi programme. Le ministre, dont on connaît le sens de l’ironie, prend quand même la parole pour indiquer à quel point il est flatté que la chambre puisse ainsi requérir sa présence uniquement pour le voir assis sur un banc. Bref, le parlement en voulant démontrer à tout prix qu’il ne renonce pas à sa mission de contrôle a marqué contre son camp. A moins que les partenaires gouvernementaux n’aient voulu envoyer un message : « Didier on t’aime, surtout quand tu dis rien… »

26 juin 2006

Arcelor et Guy Dollé : les politiques ne diront pas merci


Arcelor est donc volontaire pour une union avec Mittal. Outre le russe Severstal le mariage de raison laisse quelques « cocus » sur le carreau. Le management d’Arcelor, Guy Dollé en tête, n’a pas fait preuve d’un grand sens de la nuance en s’opposant aux prétentions indiennes dans un premier temps. Pas de projet industriel, peu de rentabilité, une gouvernance douteuse : « Mittal c’est de l’eau de Cologne, alors qu’Arcelor produit du parfum » avait même lancé le patron du groupe européen. Aujourd’hui Guy Dollé est la première victime du rapprochement amical. S’il reste directeur général du nouveau groupe sa crédibilité est inférieure à tous les cours de bourse de la plus mauvaise entreprise sidérurgiste. Dans sa chute, le patron entraîne ceux qui l’ont bruyamment soutenu lors de l’annonce de l’OPA : les autorités françaises et surtout Jean-Claude Juncker, premier ministre luxembourgeois qu’on a connu mieux inspiré. Dénoncer Mittal hier et le trouver fréquentable aujourd’hui relève de l’amnésie.
De ce point de vue les autorités wallonnes peuvent se targuer d’avoir vu clair. A aucun moment le gouvernement d’Elio Di Rupo (propriétaire de 2,4% du capital d’Arcelor) n’a pris parti pour ou contre Lashki Mittal. Cela lui évite des contorsions pénibles.
Les Wallons en revanche auront beaucoup de mal à expliquer à l'opinion publique pourquoi ils ont couvert les 2/3 de leurs actions par une assurance limitant les risques à la baisse comme à la hausse. Dix millions d’actions aujourd’hui détenues par la région pourraient ainsi passer en janvier 2008 dans les mains de la banque suisse qui a proposé la garantie… au prix maximum de 18,56 euros par action. Au cours actuel (37 euros par action ce lundi soir) cela représente un manque à gagner de l’ordre de 200 millions…

23 juin 2006

Javaux-Reynders : coalitions turquoises ?


Ce fût l'un des temps forts de l'émission le Grand Défi de Jean Michel Javaux ce vendredi sur RTL TVI : l'appel lancé par Didier Reynders au secrétaire fédéral Ecolo. "J'ai toujours vu Ecolo dans des convergences de gauche ou des oliviers : est-il possible d'imaginer d'autres rapprochements ? Est-ce un débat ouvert ? " lançait le président du Mouvement Réformateur. Réponse de Jean-Michel Javaux : "Il n'y a pas de fatalité socialiste. Nous examinerons le choix des électeurs. A Charleroi, à Namur , il faut pouvoir discuter avec différents partenaires, sur base des programmes". L'échange d'amabilités est significatif : au moment où les affaires secouent le parti socialiste ces deux-là n'était pas très loin d'imaginer des coalitions turquoises...

22 juin 2006

L'indispensable Van Cau


C'était écrit : Jean Claude Van Cauwenberghe , en soumettant son mandat de président de l'union socialiste de Charleroi au vote des militants devait obtenir un plébiscite. C'est fait, avec 82% des suffrages. En y regardant de plus près on note des écarts importants : 100% de van cauphiles à Dampremy, 98% à Charleroi et Goutroux... mais 59% à couillet et 42% à Gosselies où les militants ont donc osés mettre le président en minorité.
On notera aussi que 1 300 militants se sont exprimés... soit 1 sur 5...
IL n'empêche, Van Cau est confirmé en homme fort de Charleroi et l'adoubement de Jacques Van Gompel en numéro 1, souhaité par la présidence du parti, n'aura pas lieu. Quand la salle apllaudit Jean Pierre De Clerq et siffle Ingrid Colicis la percée des rénovateurs apparait pour ce qu'elle est : poussée par le haut, rejetée par la base. Van Cau tire donc adroitement son épingle du jeu : il est indéboulonable car il est incontestable. Confirmé par les militants, conforté par les divisions internes , il est le seul à avoir l'autorité nécessaire pour éviter un éclatement du socialisme carolo et une bérézina aux prochaines élections communales. Aucun rénovateur n'osera le contester publiquement. Ce qui s'est joué hier soir aura donc des effets jusqu'au 8 octobre, même si le président de l'USc n'est , comme il le rappelle, candidat à rien. Van Cauwenberghe reste , au moins jusqu'à cette date le numéro 1 du PS à Charleroi. L'opposition aussi l'a bien compris, le MR et le CDh se gardant bien ces derniers jours, de lancer des attaques frontales. Si le PS reste numéro 1, le choix du partenaire dans la future majorité dépendra aussi des bons rapports entretenus avec Van Cau.
Ensuite ? Tout dépendra du score, de l'avenir de Jean Claude et du sort réservé à son fils. Dans ce cadre, la mise en place éventuelle d'un réseau de cablo distributeur (on annonce van CVau à la vice présidence), ou l'attribution des échevinats sera cruciale. En politique, l'intérêt du rapport de forces n'est pas dans le rapport de force... mais dans sa transformation.

Querelle financière au MR bruxellois


Le coup est parti dans la dernière heure : ce mercredi le quotidien indiquait que Frédérique Ries, députée européenne, ne reversait pas au mouvement réformateur la petite partie de ses indemnitées parlementaires réclamée. Depuis 1999 la députée aurait du s'acquitter d'une cotisation mensuelle de 250 euros, soit un arrièré aujourd'hui estimé à 20 000 euros ( le prix d'une voiture moyenne). La riposte est venue ce jeudi dans les journaux du groupe Sud Presse (soit le concurrent le plus direct de la DH) : Frédérique Ries n'y mâche pas ses mots et estime que le MR "manque de loyauté". Marc Cools (secrétaire politique de la fédération MR bruxelloise "pour moi un barbu sur des affiches") et Jacques Simonet (président de la fédération "je souhaitais en dicuter avec lui, je n'ai jamais eu de réponse")en prennent pour leur grade. Comme la cotisation en lui aurait pas été réclamée en bonne et due forme, la députée estime que la créance n'existe pas et glisse au passage qu'"à coté de la politique RTL est un jardin d'enfant" (j'aime beaucoup). Bref Frédérqiue Ries est déçue par le MR bruxellois, demande à être respectée, en appelle à Didier Reynders et précise qu'elle veut rester un électron libre... Le tout bien sûr sur fond de préparation des listes aux élections communales, ceci expliquant sans doute cela . Faut-il dire à la députée européenne que dans d'autres formations politiques les élus versent beaucoup plus que 250 euros ?

21 juin 2006

Humour rouge en sourdine

Quelle est la différence entre Charleroi et la Grande Bretagne(*) ? C'est le genre de plaisanteries inoffensives (dont le journal le Soir indiquait il y a quelques semaines que Jean Pierre De Clercq en était l'un des expéditeurs par mail interposé) que le boulevard de l'empereur n'apprécie plus. Ces jours ci un membre de l'équipe du président a pris la peine d'envoyer par courrier électronique un petit rappel à l'ordre aux cabinets ministériels socialistes. "L'humour et le détachement sont essentiels à notre équilibre, mais dans des moments aussi graves, il n'est pas tolérable qu'on s'amuse avec le malheur de camarades" écrit l'expéditeur qui juge certaines plaisanteries blessantes et contraires aux valeurs socialistes. Le message demande donc aux décideurs PS de "sensibiliser" les "collaborateurs" à ce sujet... Et rire en dehors des heures de travail, on a le droit, chef ?

(*)Pour ceux qui l'ont ratée : la Grande Bretagne n'a eu qu'une dame de fer tandis que Charleroi a un échevin en tôle...

19 juin 2006

PS : les rénovateurs ont le blog

Ce n'est pas encore la structuration sous la forme d'un courant "à la française", mais les jeunes rénovateurs du parti socialiste sont bien en train de s'organiser. Après la carte blanche publiée le 7 juin dans le journal le Soir le groupe de signataires (parmi lesquels on retrouve certains membres de cabinets ministériels) s'apprête à lancer un blog intitulé "avanti camarades", sous titre "fiers d'être socialiste". Un logo en forme de foulard rouge accueuille le visiteur et le seul lien installé jusqu'à présent renvoie vers le site officiel du parti. A première vue il s'agit d'un blog "collectif" mais les contributeurs signent de leur seul prénom. On n'a pas encore noté de contribution postée par un "jean-claude"...

Guy et l'effet "Grand défi" ?


C'est le paradoxe des sondages. Ils ne frappent pas toujours là où on pourrait s'y attendre. Ainsi, s'il était prévisible que le parti socialiste allait perdre des plumes, les résultats du baromètre trimestriel RTL / La Libre Belgique / VTM / De Morgen(*) révèle que le PS est plus sanctionné à Bruxelles (le MR y repasse en tête) qu'en Wallonie (où le parti perd quand même 3 points par rapport au trimestre précédent et plus de 6% par rapport aux élections de mai 2003 ce qui n'est pas anondin). Paradoxale aussi l'évolution de la côte de sympathie d'Elio Di Rupo qui perd à Bruxelles et en Wallonie alors qu'il gagne des points en Flandre. Le discours sur la rénovation du PS et la guerre à distance avec Van Cau passerait-elle mieux au nord qu'au sud ?
On notera aussi la très bonne forme de Guy Verhofstadt qui gagne 5 points en Wallonie et 6 à Bruxelles, alors que le sondage a été réalisé du 29 mai au 10 juin. Le premier ministre avait réalisé une excellente prestation au "Grand Défi" le 19 mai. Faut-il y voir un lien ?

(*)L'échantillon est de 2000 personnes, la marge d'erreur 2,25%.

18 juin 2006

Le fédéral est à cran


C'est un couac magistral. Ce dimanche les vice premiers ministres auraient du au moins se mettre d'accord sur le principe d'une allocations de rentrée scolaire (quitte, c'était l'un des scénari envisagés, à ne valider la mesure qu'une fois le contrôle budgétaire éffectué). Il n'en fût rien. Alors que la réunion était censée se terminer vers 18 heures les ministres sont finalement sortis deux heures plus tôt, sans qu'aucune décision réelle ne soit prise et d'assez mauvaise humeur. On peut bien sûr relativiser la portée de l'évènement : le premier a distribué une note de travail, personne n'est officiellement contre l'allocation de rentrée et il est encore possible de rattraper le tir dans les prochains jours ou les prochaines semaines. Cela n'efface pas une impression d'ensemble désastreuse. Alors qu'il annonçait une grande réflexion sur le coût du travail et le pouvoir d'achat le gouvernement aura du mal à admettre qu'en réalité il patine. Le grand conseil des ministres consacré à ces questions économiques et sociales avait déjà été déprogrammé en avril à la suite du meurtre de Joe Van Holsbeeck. Il avait été prudemment vidé d'une partie de sa substance ces dernières semaines (on ne rédigerait plus qu'une déclaration d'intention avant les congès et les vraies décisions attendraient septembre ou octobre) avant d'être réduit à une décision symbolique applicable dès la rentrée scolaire. C'est cette décision, destinée à doper le pouvoir d'achat des familles ayant des enfants en âge scolaire et portant sur 130 à 150 millions d'euro qui se retrouve désormais engluée. Il y eu aujourd'hui au Lambermont (résidence officielle du premier ministre ou se déroulent depuis 2législatures toutes les discussions sensibles) quelques franches colères nous indique-t-on à plusieurs sources. Ce climat, à ajouter aux noms d'oiseaux (voir ci dessous) et à l'incapacité de décider de réformes à priori consensuelles est étonnant. La violette n'aime sans doute pas les fortes chaleurs...

14 juin 2006

Le vautour, Simba, la mangouste et le phacochère


Il y a un peu d’électricité entre les bleus et les rouges du fédéral. Ce mercredi matin, dans la Libre Belgique Laurette Onkelinx comparait Didier Reynders à un vautour. Des propos qu’elle répétait à la sortie du conseil restreint, ajoutant que Simba, alors que les vautours lui tournent autour finit par se relever et triompher (voir la vidéo sur rtl.be). Il s’agit ‘une allusion au Roi Lion, avec le parti socialiste en personnage principal. En cherchant sur google j’ai trouvé un autre récit de la scène. Simba se relève certes et les vautours restent sur leur faim, mais le lionceau doit sa survie à l’arrivée de la mangouste Timon et du phacochère Pumbaa. On pose donc la question : puisque l’on sait qui est le roi lion et qui sont les vautours, qui Laurette voit elle en phacochère et en mangouste ?

Hasquin plus historien que jamais

Le mouvement réformateur l’a annoncé ce mardi : dans le cadre des 160 ans de la création du parti libéral, Hervé Hasquin coordonnera l’écriture d’un ouvrage de référence sur l’histoire de sa famille politique. L’ouvrage, qui devrait peser dans les 260 pages, pourra compter sur plusieurs contributions flamandes (les archives libérales de Gand font l’objet d’une relecture pour l’occasion). « Il s’agit d’un ouvrage entièrement nouveau » insistait devant les journalistes Hervé Hasquin qui annonce dans cette ouvrage des réflexions « théoriques » sur la doctrine. Le livre, intitulé « histoire et actualité du libéralisme », paraitra à la rentrée aux éditions labor.

13 juin 2006

Campagne des communales bloguée

La Libre Belgique présente depuis quelques jours sur son site un blog des communales. Vérification faite, il s'agit d'une compilation des articles consacrés aux communales présentée sous forme de blog (il n'y a donc pas d'écriture à la première personne). L'outil s'avère pratique puisqu'il permet de lire en un seul lieu ce qui se publie sous forme papier dans différentes éditions. Les sites du Soir (où seule la consultation des articles du jour est en accès libre)et de la DH (où une recherche reste possible)ne proposent pas (encore?) de rubriques comparables.

Charleroi en ébullition


On croyait s'acheminer vers un armistice (voir ci dessous), on s'est trompé. Patrick Moriau démissionne de la présidence de la fédération PS de Charleroi faute d'avoir réussi à imposer un partage du pouvoir socialiste local. Moriau jete l'éponge, il faudra trouver un autre démineur ( à part Philippe Busquin on ne voit plus très bien qui voudrait se jeter volontairement dans la marmite à ce stade). Ce nouvel épisode de la bataille des anciens et des modernes pourrait nous inciter à sourire si l'enjeu ne paraissait plus grave. Derrière les hommes et les guerres de courants (même si l'on doit donner raison à Van Cau sur un point : un courant de 4 personnes cela ne représente pas grand chose) c'est aussi une certaine idée de la politique et de la démocratie qui est actuellement en débat à Charleroi et ailleurs. On notera d'ailleurs qu'au moment ou Moriau remettait sa démission les têtes de listes locales MR, CDH et Ecolo tennaient une conférence de presse commune. L'image est forte et se veut bien sur symbolique d'une alternative démocratique possible. Au sein du PS la température, avec cet accord à l'amiable torpillé, est encore montée d'un cran : tous les dérapages peuvent désormais être envisagés le 22 juin lors du congrès de l'USC. Elio Di Rupo lui même se retrouve donc en première ligne, sommé de jouer au pompier (on imagine mal que l'indifférence soit une position possible ,lire à ce sujet le papier de David Coppi dans Le Soir). Avec un corrolaire : le président du PS, s'il est fâché sur les carolos n'apprécie pas non plus le positionnement du MR sur les affaires. Il a même passé un coup de téléphonne pour le faire savoir à l'un des lieutenants de Didier Reydners (comme le révèle ce mardi La Libre Belgique).

12 juin 2006

L'ICDI, dioxine wallonne ?

Le scandale des déchets de l'ICDI provoquera-t-il une nouvelle crise de confiance entre les électeurs et les partis politiques associés à la gestion des communes ? On a beaucoup évoqué ces jours ci les sondages défavorables au PS réalisées par dedicated research pour la RTBF et les journaux du groupe sud presse, et dans lequels perçe un frémissement de l'extrême droite. Ce lundi le parti Ecolo tente de recentrer le débat sur les aspects environnementaux de la crise et réclame la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire. Le parallèle avec 1999 et la crise de la dioxine est saisissant. Ecolo, dans l'opposition peut assurer l'électeur qu'il n'a rien à voir avec le scandale en cours, avancer qu'il avait dénoncé avant l'heure une gestion imprévoyante de déchets potentiellement dangereux pour la santé et espérer capter une partie des votes de défiance émis par les citoyens. Comme avec le VLD pour la dioxine, les écolos peuvent espérer un soutien implicite des libéraux chaque fois que leur dénonciation visera une majorité PS ou PS/CDH . Avec une différence de taille : en 99 la crise débutait quelques mois avant les élections. Ici il y aura un long intermède pendant les vacances d'été. Marquer les esprits à la rentrée de septembre sera l'enjeu principal, pour toutes les formations politiques.

Van Cau partage avec les rénovateurs


Ce n'est pas encore l'armistice mais une reconnaissance de leur influence. Les "rénovateurs" entrent dans les organes décisionnels de l'union socialiste communale de Charleroi. Paul Ficheroulle (député wallon) devient donc vice président et Eric Massin (député fédéral, photo ci dessus) sera délégué à la rénovation. De quoi faire baisser la pression avant le grand congrès de l'USC le 22 juin. Avec une question : si les scandales perdurent les "rénovateurs" pourront ils encore critiquer de l'intérieur ? Ces "opposants internes" ne risquent-ils pas , du coup, de devoir avaliser les futures décisions de l'USC, et renoncer à une certaine liberté de parole, fonction oblige ?

Les 10 chantiers en congés du bâtiment


C’est un fameux caillou dans la chaussure de Guy Verhofstadt. En janvier dernier la coalition violette avait présenté les 10 chantiers censés baliser son action jusqu’aux élections communales. Le premier avait insisté : son équipe ne se laisserait pas distraire par les échéances électorales, cette feuille de route était la preuve de sa détermination. Au sein des 10 chantiers celui consacré à la productivité des entreprises et au pouvoir d’achat des travailleurs était évidemment celui sur lequel toutes les attentions allaient se focaliser. Elio Di Rupo lors d’un bureau du parti socialiste puis Didier Reynders lors de l’émission « le grand défi » avait dressés les grandes lignes d’une « réforme fiscale bis ». Avec des différences notables, notamment sur le pouvoir d’achat des classes moyennes. L’agenda officiel prévoyait des décisions définitives ce mercredi en conseil des ministres. Patatras, les bleus et les rouges renoncent à se mettre d’accord. Il n’y aura qu’un conseil restreint, et les décisions finales sont renvoyées à une date ultérieure. Il semble que la ministre (SPA) du budget Freya Vanden Bosche ait fait savoir qu’elle trouvait les pistes libérales de réductions d’impôts déraisonnables. Aux dernières nouvelles le gouvernement fédéral se contentera d’un accord de principe juste avant les vacances d’été, avec transmission pour avis aux partenaires sociaux et aux régions. Les décisions ne seraient réellement prises que pour le discours de politique fédérale, soit le 10 octobre. Le gouvernement qui voulait tant donner l’impression de travailler sans se soucier des élections…. n’en donnera la preuve que 2 jours après le scrutin…

10 juin 2006

Parenthèses


C'est un week end qui permettra aux hommes politiques de souffler. Avec un programme copieux : une finale pour justine (Guy Verhofstadt y sera, on observera avec attention quels francophones l'accompagnent dans les tribunes), des matchs de foot en pagaille et les festivités du Doudou. Quels rapports avec les affaires qui secouent Charleroi et le débat politique ? Aucun, si ce n'est que la tonalité dominante dans les médias sera probablement modifiée. Après 2 semaines de scandales, d'incarcerations et de guerre de pouvoir, la une des journaux sera forcément plus légère. Cela explique sans doute la "radicalisation" observée en fin de semaine (on notera la sortie de Didier Reynders, président du MR, en attendant un congrès Ecolo dimanche où l'on ne pourra pas ne pas parler des affaires). Bref, nous entrons dans une nouvelle donne médiatique. Ce qui ne veut pas dire que les instructions en cours ou que les luttes locales pour établir de nouveaux rapports de force, si elles ne se déroulent pas une pleine lumière, ne continuent pas.

Libre déception

Malgré mes protestations La Libre Belgique n'a donc pas jugé utile de corriger sa mauvaise lecture de mon blog. Faut il y voir une forme de mépris pour un média que l'on juge encore peu sérieux ?

08 juin 2006

Libre précision

La libre Belgique me fait l'honneur de relater (rubrique "la journée") l'émoi causé par ce blog à la RTBF. Je précise donc :

1) Je n’ai jamais écrit sur mon blog à propos du fameux sondage sur Charleroi que « je ne croyais pas à l’erreur technique que j’y voyais la main de l’état PS ou la crainte de la RTBF de peiner Elio Di Rupo » Cette affirmation est fausse et ne correspond pas à l’esprit du blog. Le journaliste auteur du billet s’est vraisemblablement contenté de retranscrire ce qu’une source, sans doute bien intentionnée à mon égard, lui indiquait sans aller vérifier par lui même.

2) Je ne « rêve » pas de rejoindre la RTBF. Vu l’ambiance décrite par la Libre cela ressemblerait même à un cauchemar.

07 juin 2006

Dedicated research : résultats corrigés

La RTBF et le groupe sud presse publie ce mercredi soir une nouvelle version de leur sondage "communales 2007". La nouvelle version intègre 300 nouveaux inteviews réalisés en dehors du centre ville. La marge d'erreur est de 4%. Les résultats sont les suivants :

PS : 31,9%
MR : 21,1%
FN : 16,5%
cdH : 14,9%
Ecolo : 11%

Sur ce sondage "corrigé" (et donc à priori plus fiable) le PS reste donc le premier parti de Charleroi mais perd plus de 19% par rapport aux élections communales de 2000.

06 juin 2006

Les premiers chiffres de Dedicated Research et le MR numéro 1 à Charleroi


C'est un sondage très attendu qui aurait du être rendu public ce mercredi par la RTBF et les journaux du groupe sud presse. Quelles sont les intentions de vote aux prochaines élections communales ? Le sondage qui épluche les grandes villes wallonnes repose sur un échantillon de 300 personnes par ville (soit une marge d'erreur de l'ordre de 5%) et s'annonçait très spectaculaire. On emploie le conditionnel car sa parution est finalement repoussée de 24 heures. Toute la journée les réunions de crise se sont succèdées à la RTBF et à Sud Presse. Faut il considérer ces chiffres (et surtout une chute de 22% pour le PS carolo voir ci dessous) comme crédibles ? Les organes de presse commanditaires semblent se poser la question. En cause , semble-t-il, une erreur de méthodologie de l'institut qui se serait mélangé les codes postaux (et aurait oublié que depuis la fusion des communes une ville peut s'étendre sur plusieurs codes postaux). Les chiffres que je communique ci dessous sont donc les chiffres originaux obtenus par Dedicated REsearch. Ils m'ont été confirmés à plusiuers sources. Mais ils ne seront pas publiés tels quels.


Intentions de vote à Charleroi : le MR devant le PS

MR : 23,1% (soit +8,5% par rapport aux régionales 2004 )
PS : 20,8% (-22%, autant dire une chute libre)
FN : 19,5% (+2,6%)
CDH : 15,7% (+4,8%)
Ecolo : 15,1 (+8,6%)

Notez que le PS perd également plus de 10 points à Mons et La Louvière.
Question subsidiaire : si la publication est reportée de 24 heures, est-ce pour des interviews supplémentaires dans les quartiers oubliés ? Ou bien s'agit il d'une correction statistique (un "lissage" dans le jargon des sondeurs) ? Réponse dans 24 heures.
D'ici là les 2 organes de presse tenteront de colmater les brêches (ces chiffres circulent déjà beaucoup dans le milieu, retarder leur publication c'est encourir le risque d'être accusé de dissimulation), et l'institut de sondage devra songer à rétablir sa crédibilité...

Les "rénovateurs" au rapport

C'est la nouvelle gazette qui l'annonce dans son édition de lundi. Les opposants internes du PS carolos pourraient passer un mauvais quart d'heure. Ingrid Colicis, Isabelle Minsier et Eric Massin seraient sur le point d'être auditionnés par le vice président de l'USC. Paul Ficeroulle serait lui entendu par Jacques Van Gompel. Le spectre d'un blâme ou d'une expulsion serait même envisagé... En clair la bataille interne au PS atteint un nouveau sommet et on voit mal comment le parti pourrait laisser tomber ces 4 rénovateurs sur lesquelles il a fondé toute sa stratégie et qui représentent la seul alternative à jean Claude Van Cauwenberghe...

04 juin 2006

Van Cau, docteur en communication


Jean Claude Van Cauwenberghe a donc répondu à Philippe Courard (et donc à Elio Di Rupo, voir ci dessous "van cau contre attaque"). Je ne reviendrai pas sur le contenu de la déclaration. Je vous suggère juste de jeter un coup d'oeil attentif à l'image ci-contre. Pour cette contre attaque le président de l'Union Socialiste Communale de Charleroi a en effet soigné la manière. D'abord une petite phrase "je ferai un pas de côté quand les camarades de Charleroi m'auront dit que j'ai fait un pas de travers". Ensuite par la mise en scène : les responsables des sections locales à ses côtés, message induit "je ne suis pas tout seul, les militants carolos font bloc avec moi". Enfin par le décor. On retrouve derrière Van Cau un portique dont sont désormais friands les partis politiques. La toile rouge, le sigle PS dans un coin, le coq wallon dans l'autre : Van Cau s'y affirme plus wallon que jamais et signifie ainsi qu'il y a une bataille entre les socialistes wallons, qu'il incarnerait, et ceux qui oublient le coq wallon sur leur étendard au boulevard de l'empereur. Bref ce serait le PS d'en bas contre les stars de Bruxelles. Conclusion : Jean Claude n'a plus rien à envier à Elio. Il maîtrise son message, possède l'art de la petite phrase pour les TV, et se préoccupe désormais de la mise en scène et même du décor...

La route du 16 passe par Charleroi


Elio Di Rupo a-t-il une chance d'être premier ministre en 2007 ? Il ya quelques semaines la question était légitime. Pour être en mesure de briguer le poste, apothéose de toute carrière politique belge, le président du PS devait réunir 3 conditions :
1) Que le parti socialiste soit numériquement la première formation du pays, nord et sud confondus
2) Que le paysage politique flamand soit "éclaté" ou "balkanisé" pour que les autres prétendants au poste de premier se neutralisent les uns les autres (si le CDV est de loin le parti dominant, espérer un premier francophone est une utopie)
3) Que le parti socialiste, réellement diabolisé dans la presse flamande, puisse devenir "fréquentable" pour les électeurs flamands et leurs représentants

Les deux premières conditions relèvent de du rapport de force électoral. A voir en 2007.

La denière condition est celle sur laquelle le président du PS et son entourage ont la possibilité d'agir directement. En apprenant le néerlandais pour pouvoir répondre aux questions (qui ressemblent souvent à des attaques) des journalistes flamands mais aussi et sourtout, en rendant son parti irréprochable sur le plan de l'éthique et de la gouvernance (un travail qu'on peut juger absolument nécessaire après le traumatisme des années Cools). Or, depuis quelques semaines la "rénovation" craque de toute part. La presse flamande, avec sans doute un peu de mauvaise foi, se penche à son tour sur les dérives carolos. Jean Claude Van Cauwenberghe, qui s'accroche, tient là sa revanche. Celui qui a du quitter la ministre présidence wallonne faute de soutien (c'est en tout cas sa perception), peut à son tour, briser le rêve présidentiel de voir un francophone rouge revenir au 16 rue de la loi...
Il y a derrière la bataille de façade entre "renovateurs" et "socialistes historiques" une relation humaine déteriorée, pleine d'amertume et de ressentiments.

02 juin 2006

Petit ménage au boulevard

Garder la maîtrise du calendrier. Au boulevard de l'empereur (siège du PS) on a décidé de prendre ostensiblement son temps pour traîter les différentes affaires de mauvaise gestion qui frappent les mandataires socialistes. Ce jeudi un communiqué annonçait donc que le collège du président et vice présidents du PS (traduisez Elio, Philippe Moureaux, la liégeoise Christie Morréale, et Maurice Bayenet, soit la garantie de débats intenses) suspendait Lucien Cariat. Jusqu'à nouvel ordre l'échevin inculpé ne pourra plus se réclamer du parti (mais ce n'est pas encore l'exclusion). André Liesse est démissionnaire, et les cas de Claude Despiegeleer et Serge Van Berghen restent à l'instruction...

Van Cau contre attaque


A Charleroi c'est désormais un duel à mort. Le ministre wallon des affaires ntérieures Philippe Courard (ps) suggérait ce matin à 7H50 sur Bel RTL à Jean Claude Van Cauwenberghe de faire un pas de côté... Le président de l'Union Socialiste Communale lui répondra dans les prochaines heures, et on ne doute pas que le contenu de la réponse sera à la hauteur de l'attaque. Van Cau a convoqué une conférence de presse pour 11 heures ce vendredi. On sait déjà qu'il annoncera le report du congrès de l'USC au 22 juin avec l'intention d'organiser un vote des militants pour se faire confirmer à la présidence... pas vraiment l'attitude d'un homme qui se prépare à s'effacer...